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Big girls do cry, ou comment je me suis réconciliée avec ma super émotivité

Comme beaucoup de Français noirs en manque de représentation au début des années 2000, j’ai adoré Kirikou. L’histoire, la musique, le personnage du grand-père… Qu’y avait-il à ne pas aimer ? Passé le traumatisme après avoir compris ce que représentait de l’épine de Karaba, j’ai redécouvert avec émerveillement ce magnifique film (même maintenant que j’ai connu des personnages qui me ressemblent et qui ne sont pas entièrement nus). Une histoire m’a paru insignifiante à l’époque mais me parle tellement maintenant : celle de la source proche du village, qui est entièrement tarie à cause d’un seul animal. Au début, le monstre était tout petit. Il est passé par une minuscule embouchure pour pouvoir se désaltérer tranquillement. Seulement voilà, le monstre s’est installé dans la grotte et a bu, bu, bu… Jusqu’à entièrement boucher l’accès à l’eau pour tous et être incapable de bouger ou sortir. Seule la lance de Kirikou (qui frôlera la noyade), en faisant exploser l’animal, permettra à l’eau d’être là et c’est la joie, comme diraient les villageois. Hourra ! J’y repensais récemment. Non pas à cause de l’ingratitude des femmes et des enfants du village qui a le don de m’agacer fortement. Même pas non plus parce que nous avons récemment vu le film en famille (pourtant, un rappel ne ferait pas de mal, après une scène j’avais déjà envie de tout revoir). Non, pour ça il a suffi d’un évènement bien particulier : après près de 10 ans de sécheresse (devant les films et animés, ça ne compte pas), je me suis enfin remise à pleurer.

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