Critique

Critique du spectacle de danse Murmurations

Je ne regarde jamais vraiment les affiches dans le métro. Penchée sur mon téléphone, plongée dans un livre ou dans mes pensées, je ne vois pas vraiment l’intérêt de regarder une n-ième pub de la maison du convertible ou de Gleeden.
Heureusement pour moi, mes amies sont beaucoup plus attentives ! Après avoir été intriguée par l’affiche de Murmurations, une amie m’a proposé d’aller voir ce spectacle de danse contemporaine. Ce que je fais rarement. Je suis habituée aux ballets de danse classique (mon obsession pour Casse-Noisette fête ses 21ans) et terrorisée par les spectacles où, comme lors de ma dernière visite au Musée d’Art Moderne le soir de la Nuit des Musées, des artistes en transe se roulent par terre à mes pieds. Terrifiant. Mais voilà, cette fois, c’était contemporain, pas moderne, ça irait. Et je voulais m’ouvrir l’esprit. Pleine de confiance, et avec mon éternel goût de l’aventure, j’ai décidé d’y aller. Quelle bonne idée !



Je sors très clairement du meilleur spectacle de danse de ma vie. J’ai tout découvert : le Théâtre 13e art d’abord, à l’intérieur d’Italie 2 (comment ai-je fait pour ne jamais le remarquer ?), où même les places les moins chères sont bien visibles. Et surtout. Surtout. Moi qui ai découvert Beyoncé en concert pour la première fois cette année, je me pensais condamnée à une éternelle apathie. Eh bien non. J’ai été plus que comblée ce soir. Près d’une heure et quart d’euphorie. Tout était parfait. La chorégraphie millimétrée qui m’a donné l’impression d’être hypnotisée tout du long. Les 48 danseuses et danseurs, ce qui pourrait paraître trop… Mais non, ils étaient tous parfaits. Et, chose rare lors d’un ballet… diversifiés. Quelle joie de voir des danseurs noirs avoir leurs solos !
Et cette diversité se voyait aussi dans le public. Des femmes, des hommes, des enfants, des personnes âgées, des blancs, des racisés. J’adore l’opéra Garnier hein, mais le public est bien, bien moins varié. Ici, les codes sautent : les danseurs peuvent, comme lors des meilleurs dance hall, crier pour s’encourager et se célébrer. Mais il peut aussi y avoir un silence religieux, ponctué par le bruits des mouvements des danseuses et danseurs. Le public est tantôt silencieux, fasciné, tantôt occupé à taper des mains comme dans un concert… et parfois même, acteur. Mais pour ça, il faut rester jusqu’à la fin ! Encore meilleur qu’une scène post générique au ciné.
Et ce n’est pas fini : j’ai eu un coup de cœur pour la diversité des styles de danse : un mélange de popping et de locking, de house, de danse contemporaine… Un métissage qui m’a rappelé mon amour il y a une 10aine d’année pour les films stomp the yard et step up (en en parlant à la sortie avec mes copines, une dame inconnue est intervenue pour dire qu’elle adorait ces films : j’ai trouvé ma famille !). C’était euphorisant de voir tous ces styles mis en lumière et célébrés dans une salle comble.

J’ai aussi adoré le jeu des lumières, qui n’a eu de cesse de me surprendre. Et la musique. Quelle musique ! Je crois qu’elle a fait vibrer jusqu’à mon âme. Tantôt douce et légère, tantôt grave profonde. Omniprésente, entêtante, ou légère. Elle semblait faite pour ce spectacle. Sadeck Berrabah (le chorégraphe) et TRex (le compositeur) sont des génies, c’est indéniable. Quelle joie de les avoir découverts !

Mon seul regret ? Être allée voir ce spectacle sa dernière semaine, je n’aurai pas le temps d’y retourner. Et ce n’est pas une expérience autant savourée à la télé ! 10/10 would recommend.

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